Clan exclusivement féminin et pourtant elles ne ressentent aucune infériorité et ne ressente que de la fierté. Les membres restent souvent ensemble ; on raconte qu'elles sont très peu fréquentables et très cruelles.

Nous pouvons nier l'existence de nos anges, nous persuader qu'ils n'existent pas. Ils apparaissent malgré tout. Là où on ne s'attend pas. Quand on ne s'y attend pas. Ils communiquent au travers de tout personnages imaginable. Ils crieront au travers de démons s'il le faut, nous provoquant, nous mettant au défi de nous battre.

Le vent claquait entre ses cheveux. Là, debout, sur le bord, elle revivait cette sensation. Elle ne voulait pas oublier d'où elle venait : c'était son let motive pour se battre, pour devenir la meilleure. Les yeux fermaient, elle savourait cette sensation de légèreté et de lourdeur. Cette sensation d'être si proche de la fin, mais au début de tout. Mourir pour renaître. C'est ce qu'elle réalisait en ces instants depuis un an. Depuis un an elle se battait dans ce lieu pour renaître, se laissant mourir, laissant la Bo Yung d'avant mourir.
Ses vêtements étaient déchirés. Sur son corps, plusieurs traces de blessures, son maquillage avait coulé, mais elle était heureuse. Elle avait un sourire carnassier sur les lèvres. Elle avait détruit son adversaire qui devait être en train de pleurer comme un bébé à l'infirmerie. Quant à elle, elle savourait sa victoire sur le toit, se remémorant son passer. Elle ne serait plus jamais aussi faible, elle ne laisserait plus rien ni personne la détruire. Elle atteindrait son but, elle deviendrait la meilleure, quitte à écraser les autres. Dans ce monde il ne faut pas avoir de pitié. Voilà ce qu'elle avait appris à ses dépends. Doucement elle ouvrit les yeux, cherchant dans un plis de sa jupe son paquet de clope qu'elle ouvrit et porta à sa bouche pour attraper un tube avant de sortir de la boîte en carton son briquer et d'allumer sa drogue. Une première bouffé, puis une deuxième, elle referma les yeux, écartant les bras.

Ce matin-là, la journée s'annonçait pas trop mal. Elle n'était juste pas motivé à se lever, mais avait fini par sortir de son lit, enfilant les premiers habits sortables qu'elle avait sous la main. Bo Yung attrapa son sac de cours et ne prit même pas le temps de déjeuner avant de prendre la direction des amphithéâtres. De toute façon, le matin elle ne prenait jamais le temps de déjeuner. Elle avait juste fait un détour par la salle de bain, histoire de se maquiller et coiffer un minimum.
Arrivée parmi les premiers, les pieds sur la table, les bras derrières la tête, elle terminait sa nuit jusqu'à ce qu'un inconnu à ses yeux viennent à sa rencontre avant même la sonnerie. Sur son visage, un air sérieux et déterminer. Il lui lançait un défi. Il voulait se battre contre elle. Soit, ce n'était pas son genre de se battre pour rien, mais le jeune homme avait l'air d'en vouloir et surtout de ne pas en démordre si elle refusait. Alors, elle le suivi, à contrecoeur cela dit. Arrivés dans le gymnase, vide à cette heure-ci, le combat commença. Désavantagée par le lieu, car il n'y avait pas tant d'élément technologique utile pour un combat, elle réussi malgré tout à mettre son adversaire hors service après une heure de bataille acharnée. L'un comme l'autre était dans un sale état et au lieu de retourner en cours, elle préféra sécher. Récupérant son sac, elle laissa l'autre en plan, allongé sur le sol, il arriverait bien à se trainer jusqu'à l'infirmerie de toute façon et dans le cas contraire, quelqu'un s'en chargerait pour lui.
Sortant du gymnase, elle profita du vent frai sur ses blessures. Il faudrait qu'elle pense à aller faire un tour elle aussi à l'infirmerie, mais plus tard. Elle prit d'abord la direction du toit. Il n'était que dix heures du matin et la journée semblait être une de ces journées fortes en émotion. Elle ne risquait pas de s'ennuyer et un sourire carnassier et sadique apparu sur ses lèvres. Sur place, elle jeta son sac dans un coin avant de monter sur le rebord et profiter ainsi de ces sensations qui avaient faillit être les dernières de sa vie une année plus tôt.

Les bras écartés, la cigarette entre les lèvres, les yeux fermé, elle se sentait si bien. Tout le reste lui semblait superflu, plus rien n'existait à part elle et ce vide à quelque millimètre d'elle.